Analyse et prévisions sur la valeur future du Bitcoin

Les prédictions folles se suivent et se multiplient. 300k$, 1M$, 3M$ en 2025. L'explosion prochaine du Bitcoin semble faire consensus chez les analystes. On prend du recul et on analyse calmement le contexte, les tendances de fond et les signaux à moyen terme, et on fait le point, en tentant de ne pas donner écho à nos propres biais de confirmation.

Nous ne sommes pas des conseillers financiers, simplement des passionnés qui, comme vous, faisons nos propres recherches. Ne prenez pas ce qui est dit dans cet article pour argent comptant, et faîtes vos propres recherches complémentaires.

La fièvre Bitcoin

Si vous avez cherché à diversifier vos investissement ces derniers temps, ou si vous suivez un peu la cryptosphère, vous n'avez pas pu passer à côté l'une de ces news :

Voici le genre d'articles qu'on peut lire récemment dans l'actualité Crypto. Bien sûr, comme partout ailleurs, on ne nous épargne pas les titres putaclick qui font une montagne d'une déclaration ou d'un petit évènement.

La position d'un ancien CEO ou d'un ex-analyste d'une grande banque est une chose bien différente de la stratégie générale de celle-ci, mais il convient également de noter que des conflits d'intérêts peuvent être à l'oeuvre, empêchant ces groupes de prendre des positions qui pourraient froisser les clients ou les institutions avec lesquelles elles collaborent étroitement au quotidien.

Pendant que tout le monde discute du prix du Bitcoin ces prochaines années, les fonds d'investissement "baleines" comme Greyscale ou Microstrategy accumulent les Bitcoins dans une gloutonnerie sans fin : plus de 10 milliards de dollars en bitcoin sous gestion pour le premier, et plus de 600 millions pour le second.

Alors, Bitcoin, investissement obligatoire, diversification risquée, ou planche pourrie ? On fait le point.

Pourquoi Bitcoin risque de décoller

Listons ensemble les différentes raisons de fond qui supportent la hausse du bitcoin

Bitcoin s'impose en temps que réserve de valeur

Bitcoin est déflationniste

Rappelons le : il y a 21 millions de Bitcoin en tout, et il n'y en aura jamais plus. Par comparaison, il y a 2 trillions de dollars en circulation, 1.3 trillions d'euros, 117 trillions de yen.

En plus de son statut déflationniste par construction se rajoute un autre phénomène de taille : les Bitcoins se perdent. Erreurs d'adressage, pertes de clés et de mots de passes (parfois simplement en raison du décès de leur propriétaire), les estimations du nombre de Bitcoins en circulation réelle se situent entre 14 et 18.5 millions, avec 4% de la masse monétaire qui disparait chaque année depuis 2010.

Plus pratique et plus rentable que l'or

Qu'on se le dise sans détour : en 10 ans d'existence, Bitcoin n'a toujours pas accompli son objectif principal, à savoir, devenir une monnaie universelle. S'il est possible de payer aujourd'hui avec Bitcoin, c'est grâce à des intermédiaires qui font la conversion vers des monnaies classiques, et qui remplissent en quelque sorte le rôle d'une banque (ce que Bitcoin cherche à supprimer, justement). De plus, les prix sont toujours indexés sur l'euro, le dollar.

En revanche, la quantité de Bitcoin étant déflationniste, les marchés positionnent Bitcoin comme une réserve de valeur, au même titre que l'or. Les statistiques de coinmarketcap sur le bitcoin sont sans appel : les volumes d'échanges évoluent à la hausse, apportant la liquidité nécessaire à la stabilisation des prix du Bitcoin. Les variations journalières du Bitcoin aujourd'hui restent en général sous la barre des 3%, ce qui est comparable aux fluctuations du prix de l'or dans les années 1980.

Si Bitcoin est plus risqué pour l'instant, il supplante largement l'or en terme de rendement :

Voici le cours de l'or sur 10 ans : Cours de l'or sur 10 ans

Voici celui du Bitcoin : Cours du bitcoin

Et Bitcoin possède un avantage fondamental sur l'or : c'est un actif numérique. Il est possible de s'en procurer partout, presque instantanément, alors qu'à l'inverse, l'or est lourd, doit être stocké dans des conditions de sécurité appropriées, doit-être identifié, et ne pas pas être divisé aussi facilement que Bitcoin.

Si vous pouvez facilement posséder et protéger vos Bitcoins sans faire confiance à personne d'autre que vous, ce n'est pas le cas pour l'or, et c'est un facteur qui risque de jouer dans la balance à long terme.

Bitcoin devient un moyen d'émancipation économique

Il est important de comprendre que le dollar est une arme économique, comme l'euro. Depuis les accords de Bretton Woods (1944), celui-ci n'est plus corrélé à une quantité d'or mise en réserve par les USAs. Alors que plus de la moitié des échanges du monde sont effectués en dollars, les USAs sont protégés contre les crises de paiements et de liquidités : ils importent des services et produits dans leur propre monnaie, et la banque fédérale américaine (la FED) dispose de la planche à billet en cas de problème.

Mais sa puissance réelle se situe dans son programme de sanction. A travers le International Emergency Economic Powers Act, le Trading With the Enemy Act et le Patriot Act, Washington est autorisé à définir des cibles et à lever de puissantes sanctions sur ceux qui oseront commercer avec. C'est un pouvoir d'embargo.

Les USAs ayant accès au SWIFT (programme bancaire d'échange internationaux, permettant les échanges entres les banques), ils sont en mesure de détecter les fonds bancaires allant vers les pays sous embargo, et à sanctionner les personnes, entreprises, organisations ou états n'ayant pas respecté l'embargo dès lors qu'ils utiliseront un système de paiement américain (VISA, Mastercard, banques hébergées aux US, etc). Par exemple, BNP Paribas a du s'acquitter d'une amende de 9 milliards de dollars pour avoir violé l'embargo.

Sans aller jusqu'à l'embargo, un certain nombre d'économies sont asservies par le dollar, car leur propre monnaie n'est pas assez forte pour tenir face aux tentatives de manipulation extérieures. Elles ont donc, sous la contrainte, adossé leur monnaie au dollar via un taux d'échange officiel, et permis la libre circulation du dollar sur leur territoire. C'est par exemple le cas du Liban. Mais le plus gros risque vient alors de l'étranger : pour maintenir un taux de change, le Liban doit s'approvisionner en dollar en empruntant sur les marchés ou auprès d'organisations internationnales comme le FMI, lesquels acceptent de prêter/échanger à un taux acceptable seulement en contrepartie d'engagements et de changements politiques, lesquels sont destinées à affaiblir certaines influences de la région (le Hezbollah), probablement dans l'objectif long-terme de faciliter un accès aux hydrocarbures de la région.

Mais comme toutes les armes, elle s'émousse à trop être utilisée. Le recours incessant aux sanctions économiques déploie une tendance de fond à la dédollarisation de l'économie mondiale.

Il est facile de voir comment le Bitcoin pourrait bénéficier de cette tendance. Il n'est adossé à aucun actif, aucune monnaie, aucune puissance politique, ce qui en fait autant un avantage qu'un inconvénient.

Si celui-ci atteint, dans un futur proche, une stabilité suffisante pour être considéré comme un actif d'échange utlisable, alors il pourrait devenir une monnaie de référence dans les échanges internationnaux.

Il devient possible d'adosser la politique monétaire d'un pays à l'économie fragile au Bitcoin plutôt qu'au dollar. Si cette solution ne règle pas miraculeusement tous les problèmes économiques, elle permettra au moins aux pays de s'éxonérer de pressions politiques. C'est une solution qui est déjà à la portée des pays sous embargo, et qui pourrait progressivement s'étendre vers une économie plus massive.

A lire : L'iran développe une stratégie Bitcoin comme réserve de valeur

La dette va générer de l'inflation

La grande majorité des économies du monde subissent une dette colossale.

Il y a deux volets à cette dette: la dette publique (états) et la dette privée (ménages).

Voici la dette publique française (chiffres en 2018) :: Dette publique française

Voici la dette publique américaine (chiffres en 2014) : Dette publique américaine

Spoiler : les chiffres post-covid vont être bien pire.

Pour ce qui est de la dette privée, c'est pas mieux. Voici les chiffres jusqu'en 2016 :

Dette privée

La dette est un sujet trop long et trop complèxe pour être traité dans cet article. Mais je souhaite retenir votre attention sur un point particulier.

Il n'existe qu'une façon simple de régler le problème de la dette. L'inflation. Si la valeur de l'euro diminue, la valeur de vos dettes en euros aussi.

Mais alors, pourquoi les différentes économies ne se sont-elles pas alors lancées dans une politique inflationniste plus forte ? Parce qu'au grand jeu de l'inflation, c'est le dernier à jouer qui gagne.

Si vous êtes le premier à engager une politique inflationniste forte, les autres pays pourront vous racheter beaucoup de biens, services et capitaux à pas cher. A l'inverse, si vous êtes le dernier à inflationner, vous pourrez engranger d'énormes bénéfices (avant de déclencher votre politique inflationniste à votre tour).

On observe donc actuellement un grand concours d'apnée mondial dans lequel les différentes économies tentent de retenir leur dette le plus longtemps possible avant d'exploser. Parfois, un pays croule trop tôt sous ses dettes déclenchant un joli phénomène d'hyperinflation (Venezuela, Liban), mais la course tient toujours.

L'euro, le dollar et les autres monnaies sont déjà inflationnistes par nature. La politique monétaire des différentes banques centrale est d'ailleurs souvent centrée sur cet unique objectif : contenir l'inflation.

A long terme, vous seriez mal avisé de parier sur des monnaies FIAT (euro, dollar, etc). Les gestionnaires de patrimoines vous orienteront plutôt sur de la pierre, de l'or, ou autre actif déflationniste.

Et ça tombe bien, on a dit que Bitcoin en était un.

Le fossé d'investissement générationnel

L'exchange Kraken en publiant en mars 2020 un rapport mettant à jour un fossé d'investissement générationnel.

L'une des études du rapport portait sur 2029 américains de tout profil, les interrogeant sur leur volonté d'investir ou non une partie de leurs actifs en cryptomonnaies. Les réponses montrent qu'il existe clairement une vision plus négative des cryptomonnaies chez les plus vieux, et que les plus jeunes sont plus propices à y investir une partie de leur portefeuille.

fossé d'investissement générationel

Alors que les moins de 44 ans sont environ un tiers à vouloir posséder des cryptoactifs dans leur portefeuille, les plus de 65 ans sont entre 4% et 8%.

Le rapport souligne que le papy boom actuel sera suivi du great weath transfer (le grand transfert de fortune). L'équivalent de 68 trilliards de dollars seront hérités par la génération Y, tandis que 30 trilliards arriveront dans les mains des milléniaux dans les 2 prochaines décénnies.

Si une partie de ce capital se retrouve effectivement investie dans les cryptomonnaies, les prix subiront une pression constante à la hausse pendant les 20 prochaines années.

La récession

Acteur probablement majeur d'une future montée des prix, la récession qui a commencé (et qui est installée pour longtemps) va durablement changer le paysage économique de ces prochaines années.

Si les pays développés commencent à ressentir les effets de la mondialisation (transferts d'industries et de richesses), il y a un plus gros problème qui s'annonce.

Nous vivons actuellement au dessus de nos moyens : notre civilisation est basée sur l'exploitation d'énergie fossiles, et nous en extrayons chaque année un peu moins du sol.

On trouve de précieuses ressources sur le blog de Jean-Marc Jancovici à ce sujet :

Et bien entendu, il faudra gérer les différentes transitions dans un contexte de réchauffement climatique, lequel devrait théoriquement nous interdire de nous rabattre massivement sur le charbon...

D'après JM Jancovici et les statistiques de Carbon4, le PIB des différents pays est fortement corrélé avec le volume d'énergie disponible à chacun d'eux durant l'année. L'explication selon Jancovici est assez simple : la grande majorité du PIB est aujourd'hui assurée par des machines. Moins d'énergie -> moins de machines qui fonctionnent (ou qui tournent à plus cher) -> moins de production.

A voir : La conférence de Jean-Marc Jancovici aux Mines de Paris

A plus long terme, les prix de l'énergie augmentent tout azimut : augmentation des prix de l'énergie

Si les volumes d'énergie disponible à chaque pays sont inégaux et n'évoluent pas de façon hétérogène, la tendance sur le long terme est bien à la récession. Mais quels impacts pour nos placements ?

Le marché des actions sera probablement frappé

Premier impact notable, la rentabilité du marché des actions pourrait s'en retrouver progressivement affectée. On ne compte plus les articles qui vous recommandent d'investir sur le SP500, avec son résultat légendaire de 10% de retour sur investissement par an.

Mais c'est une logique biaisée : si le contexte économique global change, peut-on encore s'attendre au même résultat de la part des entreprises (même les plus grosses) ? Les gens vont-ils continuer d'acheter le dernier Iphone tous les 2 ans lorsqu'ils peineront à se chauffer et à manger ?

En contexte de récession économique et de changement climatique, le risque augmente sur marché des actions, et les réserves de valeurs prospèrent. D'ailleurs, vous aviez vu sur le graphique plus haut la récente flambée du cours de l'or.

Crises et insolvabilités

Le réchauffement climatique et les augmentations du prix de l'énergie pourront être fatal à long-terme pour de nombreuses industries : récoltes perdues, transport.

Le premier entrainera catastrophes naturelles et crises à un rythme grandissant, la seconde influera en tendance de fond pour tirer les prix vers le haut.

Ce contexte d'incertitude et d'inflation devrait également contribuer à pousser les prix des réserves de valeur.

De gros acteurs supportent Bitcoin

Pour que Bitcoin s'impose à long terme comme réserve de valeur, il doit compléter sa recette avec un dernier ingrédient, une diminution de sa volatilité.

Heureusement, c'est en cours.

Les baleines Crypto supportent les prix à la hausse

Les "baleines" sont les gros acteurs qui achètent et vendent massivement du Bitcoin (plus d'1M$). Leur objectif est simple : vendre haut et racheter bas, pour accumuler encore plus.

Si on peut discuter longtemps du bien-fondé moral de ce type de spéculation, il a au moins un avantage : il tend à stabiliser les prix.

En effet, les baleines sont en concurrence les unes avec les autres, et avec le reste des marchés. Il faut racheter avant les autres quand c'est bas, vendre avant les autres quand c'est trop haut.

Tant qu'il y aura assez de baleines (différentes) en activité, le Bitcoin ne s'effondrera pas trop bas. Si on avait observé une chute de 85% lors de l'effondrement de la bulle en 2017, les krash suivants ont été plus modérés : de timides 50% au mieux.

Sur ces derniers mois, une tendance claire à l'accumulation (acheter et garder) se dessine. Sur le graphique suivant, les bulles représentent les moments ou des Bitcoins sont achetés et accumulés, leur taille est représentative de la quantité.

les baleines gardent du bitcoin

Les riches achètent du Bitcoin

Le succès de Greyscale en est la preuve. Greyscale est un fond proposant de gérer pour ses clients leur investissement en Bitcoin.

Depuis 2013, Greyscale a une stratégie claire : acheter. Il détient aujourd'hui plus de 10 milliards de dollars en cryptomonnaies.

Les volumes d'échanges sont toujours en hausse

On aurait pu penser que l'effondrement de la bulle aurait refroidi les investisseurs. Ca a été le cas. Mais pas longtemps.

Les volumes d'échanges sont toujours à la hausse, ce qui est une excellente nouvelle pour Bitcoin.

les baleines gardent du bitcoin

Pourtant, l'intérêt de la recherche google "Bitcoin" est toujours très loin de son plus haut historique :

Bitcoin recherche google

Comment expliquer ces volumes alors ? La réponse est simple : Bitcoin intéresse moins de gens qu'en 2017, mais probablement des gens bien plus fortunés également.

Lorsque le regain d'intérêt deviendra plus général, une fois les anciens prix de la bulle dépassés, ces mêmes gens fortunés qui se seront placés tôt pourront engranger d'importants profits.

Le halving

Last but not least : le halving.

Tous les 4 ans, la récompense de minage d'un bloc est divisée par 2. C'est le jour du halving (half = moitié).

Le halving est un mécanisme nécessaire, car les mineurs sont récompensés par la création de nouveaux bitcoin, or leur nombre total est limité à 21 millions. Les mineurs vont donc progressivement gagner moins de bitcoins, mais leur rentabilité est en théorie assurée par l'augmentation du prix de celui-ci.

Le halving diminue les (rares) effets inflationnistes du Bitcoin, car moins de nouveaux bitcoins viendront approvisionner les marchés.

Et jusqu'ici, ça fonctionne. Le graphique suivant montre la réaction du prix suite aux précédents halving:

Bitcoin halving price

Dans les 1.5 ans qui ont suivi, Bitcoin a atteint un pic suite au précédent halving. Notez l'échelle logarithmique du graphe, elle masque l'explosivité des augmentation du prix de Bitcoin.

Des analyses plus poussées semblent extraire 5 phases de prix des cycles de halving : le bull market, le bear market, l'accumulation, l'expansion et la réaccumulation.

Bitcoin halving effect

Le dernier halving a eu lieu le 11 mai 2020, nous sommes donc dans la phase du bull market, ce que semble confirmer la récente montée des prix de bitcoin (de 10k$ à plus de 19k$ en moins d'un mois, chatouillant son plus haut historique).

C'est probablement cet angle de lecture qui sert de base aux prévisions du bitcoin à 170k$ pour fin 2021 et plus.

Pourquoi Bitcoin pourrait s'écraser

Soyons clairs, il y a beaucoup de critiques à adresser à Bitcoin, et encore plus au monde des cryptomonnaies en général. Nous n'allons pas tout aborder dans cet article, mais tenter de relever les plus classiques ou les plus fondées.

Bitcoin est dépassé

Bitcoin est une vieille technologie, qui souffre de nombreux problèmes :

  • vitesse de transaction faible
  • frais de transactions élevés
  • consommation d'éléctricité explosive pour faire fonctionner la blockchain
  • il est possible de perdre ses bitcoins en envoyant à des adresses invalides
  • etc.

Ces problèmes sont aujourd'hui résolus par de nombreux concurrents qui cherchent à supplanter Bitcoin sur le long terme, comme par exemple notre bien aimé Cardano.

Mais dans le marché des cryptomonnaies, Bitcoin a la part du lion. Son market cap est 5x plus élevé que celui du numéro 2 (Ethereum), et plus de 66 fois plus élevé que celui du 5e.

Il n'est pas impossible du tout qu'une autre cryptomonnaie s'élève un jour en numéro 1, mais ça ne sera pas un mouvement soudain et brutal, nous aurons largement le temps de le voir venir.

De plus, Bitcoin dispose toujours d'un grand nombre de développeurs cherchant à faire évoluer le projet, il n'est pas impossible non plus que ses problèmes ne trouvent jamais de solutions.

Bitcoin n'est pas si décentralisé que ça

C'est également vrai: les 5 plus grosses pools de minages (des entités qui rassemblent les mineurs pour distribuer les récompenses de manières plus fluide, en fonction de la puissance de calcul fournie par chacun) disposent à elles cinq de 49% de la puissance de calcul du réseau.

Mais le risque n'est pas si élevé que ça:

  • d'une part, le minage lui-même reste très décentralisé. Les pools peuvent mourir: d'autres renaîtront.
  • d'autre part, le chemin a été rude pour se hisser à cet position, et tenter de l'exploiter en se mettant d'accord (par exemple, pour tenter une attaque des 51%) détruirait les fruits de leur efforts: leur position dominante, et Bitcoin lui-même.

Les cryptomonnaies mettent en danger les gouvernements

Si des monnaies rivales se mettent à exister dans la vie courante, alors les gouvernements perdront un pouvoir important: celui de faire tourner la planche à billet quand bon leur semble.

Les cryptomonnaies sont bien une menace pour eux. Peuvent-ils vraiment la contrer ?

S'il est impossible (ou presque) d'entraver techniquement ces réseaux, initier une lutte contre eux serait se priver de sauver les meubles : les cryptomonnaies génèrent d'importantes activités économiques,leurs flux monétaires étant simplement monstrueux.

D'autre part, comme vu plus haut dans cet article, les riches semblent être ceux qui commencent à se positionner. Avez-vous déjà vu un gouvernement capitaliste qui dessert les fortunes de son pays ?

Si les gouvernements tentent de reprendre le contrôle en travaillant sur de fausses cryptomonnaies centralisées comme l'euro numérique, ceux-ci ne disposeront pas des caractéristiques qui justement rendent les cryptomonnaies intéressantes : la décentralisation, le déflationnisme, l'anonymat, le système sans confiance, etc.

Bitcoin n'est pas assez utilisable

C'est également vrai. Une erreur d'adresse en remplissant une transaction et pouf, vous perdez toute la somme. Les transactions sur la blockchain sont irréversibles.

On peut tirer le constat que c'est clairement insuffisant, au stade actuel, pour faire office de monnaie sans intermédiaire. Mais pas nécessairement pour faire réserve de valeur.

Rassurez-vous : de nombreux développeurs travaillent sur des problématiques d'utilisabilité comme celle-ci, et des solutions intéressantes voient le jour, avec de nouveaux types d'adresses human-friendly, des checksum de confirmations (comme sur votre RIB/IBAN), etc.

Au passage : en général, les transactions de grosses sommes se font en 2 étapes: une première, petite, pour vérifier que les fonds arrivent bien à destination, puis un autre, avec le reste de la somme.

Le commun des mortels est incapable d'évaluer les risques techniques

C'est aussi vrai. Mais ça ne présente pas grande différence par rapport à des actions Google ou Facebook.

Bitcoin offre la possibilité de garder et de gérer soi-même ses cryptomonnaies, mais ce n'est pas une nécessité non plus. Une partie des utilisateurs laissent leurs assets sur des exchanges, comme binance, qui offrent des services comparables en tout point à ceux d'une banque, même au niveau des assurances ou de la gestion de la sécurité.

D'autres, en mesure de tout comprendre, préfèreront se former et gérer leur portefeuille eux-mêmes, avec le niveau de sécurité adéquat.

La majorité des cryptomonnaies sont des arnaques, des projets déjà vus ou inutiles

C'est vrai. C'est un peu comme dans le monde des startups.

Mais il y a aussi de vrais mines d'or. Concentrez vous sur Bitcoin jusqu'à ce que vous sachiez y voir plus clair, et creuser les sujets en profondeur.

Si Bitcoin ne monte pas assez, il deviendra insécurisé au bout de quelques Halvings, les mineurs ne pouvant plus résoudre des problèmes si compliqués tout en restant rentable

C'est une possibilité.

Les prix de l'énergie vont augmenter à long-terme, rendant les activités de minages déficitaires

Les mineurs ont une gestion particulière des sources d'énergie. Le cas le plus commun est que des machines sont positionnées parfois directement chez des fournisseurs d'énergie, consommant le surplus qui serait amené à être perdu. Ceci permet d'obtenir un prix plus bas.

Mais la remarque reste valide. Il est tout à fait envisageable qu'à long terme (10 ans et plus), Bitcoin soit supplanté par des blockchains moins énergivores, comme celles basées sur le Proof of Stake (Pos) ou d'autres algorithmes de consensus de ce genre (Delegated PoS, Pure PoS, etc).

Bitcoin a déjà connu une bulle, il peut en connaître d'autres

C'est tout à fait possible également. Il faut rester vigilant.

Bitcoin n'a aucune valeur réelle

Oui, et un billet de banque non plus : c'est juste une feuille de papier. Seulement, l'un peut-être créé massivement à la demande de l'Etat (ou groupement d'états), l'autre non.

Comment rester intelligent face à Bitcoin

A la vue de la conjecture économique actuelle, il est tout à fait possible que Bitcoin s'impose en tant qu'actif de première classe, et que sa valeur soit décuplée ou centuplée dans les années à venir.

Si les chiffres de 2021 ou 2025 reviennent souvent dans ces estimations, c'est parce qu'ils correspondent à la fin du bull run en cours et du suivant.

Si le schéma du Halving est une fois de plus respecté, la majeure partie de cette augmentation devrait se dérouler d'ici fin 2021, d'où les prévisions optimistes d'un certain nombre d'acteurs.

D'autre part, avec le temps, il est probable que de plus en plus d'arrivants fassent leur entrée sur ce marché. La capitalisation globale semble continuer de croître avec le temps.

Mais Bitcoin est un actif qui reste assez volatile aujourd'hui, difficile à lire, et ces quelques conseils, je crois, ne vous desserviront pas.

Traiter Bitcoin comme un actif à risque

D'une part, Bitcoin est et reste risqué. Un portefeuille équilibré doit contenir des actifs à risque, certes, mais dans des proportions sensées. Il serait déraisonnable d'investir plus de 15% de son capital sur des actifs à risque. A vous d'équilibrer votre portefeuille.

Se préparer et faire preuve de patience: contrer le FOMO

Le FOMO (Fear Of Missing Out) est un grand ennemi pour qui échange des cryptomonnaies, des actions ou des actifs sur un marché.

La route vers un Bitcoin à 350k$ ou 1M$ est longue et sinueuse. Si vous avez raté des occasions d'achat, patientez. Si vous avez raté des occasions de vente, patientez.

Observez les prix passés : ça ne monte et ne descend jamais en ligne droite.

Conservez vos actifs et vos fonds de côté, et patientez. C'est un marathon, le résultat se joue sur des années.

Investissez peu à peu

Si vous êtes convaincu par votre pari de fond, le Dollar Cost Averaging (DCA) est votre allié.

Devriez vous acheter aujourd'hui ? Peut-être que ça sera plus cher demain ! Mais si vous achetez, peut-être que ça sera deux fois moins cher la semaine prochaine ! Comment faire ?

Définissez des moments d'investissements réguliers (une fois par semaine, une fois par mois), puis tentez d'obtenir le meilleur prix sur cette période. Vous n'y arriverez pas à chaque fois, c'est pas grave.

Si vous pensez que le prix est haut par rapport à d'habitude, patientez et gardez vos fonds prêts. Binance et les autres exchanges proposent toutes sortes d'option financières pour faire travailler vos fonds sans prendre de risque.

Le DCA vous permet de garantir un prix moyen raisonnable à l'achat, mais également à la vente. Rien ne vous empêche d'ajuster un peu les proportions si vous voyez de belles occasions. C'est une technique simple pour vous garantir contre la volatilité immédiate lorsque vous prenez le bon pari sur le mouvement de fond.

Définissez une stratégie de sortie claire

Il n'y a pas plus mauvaise stratégie de sortie qu'aucune stratégie de sortie.

Fixez-vous des objectifs de ventes, et respectez les, à moins que vous pensiez que Bitcoin va vraiment devenir une monnaie globale, auquel cas, votre objectif sera totalement différent.

N'oubliez pas que Bitcoin est, lui aussi, sujet à des crises. Le DCA est également votre allié durant une stratégie de sortie : vous pouvez vendre une partie de vos actifs pour vous assurer un profit, et conserver le reste.

Ne tradez pas

Investir et trader sont deux choses totalement différentes. Faîtes la part des choses : vous ne vous improviserez pas trader de génie.

Vous jouez sur le long terme. Si vous voulez jouer plus court, c'est une autre histoire, mais ce n'est pas cet article qu'il vous faut.

Aprenez à lire les signaux des marchés

Ce n'est pas parce que vous ne tradez pas que vous ne devriez pas apprendre à lire les signaux et le marché. C'est évidemment facile à dire, mais personne ne sait prédire le futur non plus.

Il n'existe aucun indicateur qui vous fera gagner à tous les coups. Si c'était le cas, tout le monde l'utiliserait bientôt, et du coup il ne marcherait plus.

Il est peu probable que vous trouviez une stratégie claire vous précisant quand acheter, et quand vendre, avec un succès de 100%. Tous les traders du monde s'y essayent tous les jours.

Mais il n'est pas impossible de détecter les situations compliquées. Quand les indicateurs se contredisent, il vaut mieux faire preuve de prudence et attendre.

Apprenez à utiliser RSI, MACD, les moyennes mobiles. Apprenez à lire les graphiques en bougies, comprenez ce que sont les supports et les résistances. Les ressources ne manquent pas sur Internet, c'est l'affaire de quelques heures, et ça vous permettra de distinguer les situations troubles de celles moins risquées.

Préparez vos ordres

Vos ordres d'achat et de vente peuvent être préparés à l'avance. Faîtes le : ils se déclencheront lorsque les prix atteindront les montants voulus, même si vous dormez tranquillement dans votre lit pendant ce temps.

Réévaluez les régulièrement, en fonction des évolutions et de l'actualité.

Suivez vos actifs et suivez l'actualité

Les analyses techniques sont une chose, les analyses fondamentales en sont une autre. Si vous lisez sur une source sûre qu'Amazon va supporter Bitcoin, surveillez le marché : vous savez que ce n'est pas le moment de vendre.

Faîtes vos propres recherches

C'est la règle d'or : n'allez jamais croire ce que raconte un inconnu sur Internet, moi y compris. Lisez les sources, creusez les différents sujets, investiguez les débats, tentez de trouver les informations contraires.

La cryptosphère est un monde d'argent, et donc un monde trompeur. Les conflits d'intérêts sont nombreux et les biais de confirmations sont du poison pour vos investissement.